Sequence souvenir, anecdote de Thierry Schembri:
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Il faut dire que si le kit de développement Falcon était une grosse plaisanterie, celui de la Jaguar ne l'était pas moins.
Avant d'en parler, je ne peux m'empecher de raconter une nouvelle anecdote au sujet de l'attribution des "licences développeurs" du Falcon. Atari France, pour une raison que je n'arrive toujours pas à expliquer (peut être la pénurie de machines), avait décidé, avant le lancement du Falcon pour le grand public, que ne serait pas développeur Falcon qui veut. En d'autres termes, il fallait, pour obtenir le superbe kit décrit par MetalSeb, présenter un projet qui mette en valeur les capacités du Falcon, si celles-ci ne plaisaient pas à Atari (en l'occurence a Loic Duval & JM Cocheteaux), le malheureux développeur aurait le droit de continuer de développer sur son ST.
N'étant pas encore dans la confidence du petit monde Atari à l'époque, j'avais, sans réponse, déposé un dossier chez Atari France pour obtenir un falcon en avant première avec son précieux kit de développement. Je ne voulais pas m'avouer vaincu, et une connaissance ayant réussi à se faire agréer développeur (en fait, il voulait juste une bécane en avant premiere, mais avait envoyé une demande avec le papier à en-tête de sa société, Thomson, ce qui, comme par hasard, lui avait ouvert certaines portes...), je vais chez Atari France avec lui.
Manque de chance, c'était les vacances de Noel, personne n'était là, une secrétaire nous reçoit. On lui présente le courrier d'Atari France comme quoi mon camarade était développeur, elle hésite "je ne peux rien faire, il n'y a personne" "on vient de loin expres", "bon, d'accord", elle revient avec le Falcon et son SDK. Alors je tente "quoi ? il y a erreur, on devait en avoir deux", "ah bon ?", et aussitot, elle revient avec une deuxieme bécane

Plus tard, chez Retour2048, après avoir vu le prototype de la Jaguar en avant premiere, nous avons tout fait pour nous faire agréer développeur et obtenir un kit de développement Jaguar. Après moult parlementations et dossiers en tous genres, nous avons enfin obtenu l'objet tant convoité. Nous avons ainsi été les premiers en europe à avoir une Jaguar à la maison, elle n'avait pas encore sa carcasse et son joypad définitifs et il y avait encore pas mal de straps sur la carte mère. Paradoxalement, cette machine de pré-série de révélera être beaucoup plus fiable que celle qu'on nous a donné en remplacement quelques mois plus tard. Le kit de développement nous avait couté 50000 francs. Il comprenait une Jaguar (sur laquelle Rodolphe installa
un "Bi-TOS"

Ceux qui ont déjà vu le kit de développement pour Saturn et Playstation, sortis peu de temps après, peuvent oublier ce qu'ils croient être un kit de développement. Le SDK Atari comportait un classeur de 50 pages et ... une disquette. Atari avait bien bossé là dessus, ça se voyait : le kit logiciel tournait sur Atari ST et comportait : un assembleur en ligne de commande : MadMac, un linker en ligne de commande : ALN, un débugger 68000 ADB (je crois) et un débugger GPU (GDB), les deux en ligne de commande aussi.
Evidemment, la ligne de commande avec le gem, c'est pas top, ils avaient donc génereusement mis sur la disquette : command.prg, un interpreteur de
commandes, on n'aurait pas été en noir sur fond blanc, on se serait cru sur un PC de 1981.
Le nom MadMac dit peut etre quelque chose à certains ici, il s'agissait d'un assembleur fait par Atari pour le kit de développement du 800xl & consorts.
D'ailleurs, il suffisait de taper au milieu du source .6502 et hop, on pouvait faire de l'assembleur 6502, les amateurs d'apple II apprécieront.
L'assembleur était rudimentaire, inutilisable, on l'a rapidement remplacé par Devpac en bricolant un peu le linker. Le debugger était magnifique, tout en mode texte en ligne de commande, il perdait à tout bout de champ le controle du GPU et nous répondait alors qu'on lui demandait d'afficher le contenu des registres : "Did the GPU died ?" . Drôle au début, moins après...
Quelques exemples sur papier, comme la gestion de la liste d'objets du processeur objet, made in Atari, bouffait environ 40% de la vbl (rien que pour générer la liste !!), refaite en GPU, comme par magie, plus que a peine une ligne...
Les performances annoncées de la machine n'étaient pas au rendez-vous, les benches donnés à la presse qui sortaient des résultats invraisemblables étaient du pipeau (en fait , vrais, mais ne correspondaient a rien d'utilisables, exemple : un nombre de pixels affichés par secondes impressionnant, et pour cause : en 2 bit et en prenant toute la bande passante ! , des résolutions graphiques impossibles à afficher car effectivement la Jaguar pouvait l'afficher, sauf que 2 Mo de RAM ne suffisait pas pour le faire, des capacités sonores présentées comme extraordinaires, alors qu'en fait, contrairement aux autres consoles où on avait x voies sonores indépendantes, là on n'avait que deux voies (stéréo quoi), tout le mixage et la génération des hauteurs des sons étaient fait à la main, comme un soundtrack sur Atari STf), le pire de tout était le problème de bande passante, tous les cpu était connecté sur le meme bus (lent) et il fallait partager les temps d'accès avec des ruses et des
bidouilles. Bref, je ne reviendrai pas sur les erreurs de conceptions de la Jaguar, je serais trop long, je prefere me souvenir du reste

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Remarque de Rodolphe:
Oui et le son était fait au DSP et le pauvre devait aussi gérer le fameux réseau qui d'ailleurs était buggué au niveau de la FIFO HARD de la puce obligeant à capturer chaque octet sous peine de le perdre !
Bref le fameux réseau n'a jamais pu servir vraiment bien avec ce bug hard !
Et y a pas eu de redesign de la puce buguée !
D'ailleurs, idem pour le GPU qui avait certaines instructions qui passaient
pas ! Il fallait les eviter avec d'autres instructions... [...] Un peu comme les pays de l'URSS qui récupéraient dans les années 80 des CPU buggués de l'occident et arrivaient à éviter le bugs pour faire tourner des prog dessus !
Bref, fallait être très fort et rusé..
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Thierry:
Après avoir fait quelques petits programmes pour comprendre comment l'engin fonctionnait, on a voulu passer aux choses sérieuses, et là, on a commencer à ramer grave. Nous étions les seuls développeurs en France, personne ne connaissait la machine, chez Atari France, le silence total... Je me souviens avoir passé des nuits entières à essayer d'afficher un truc sans comprendre pourquoi ça ne marchait pas, rien dans les quelques feuilles de la doc. Une nuit, avec Didier (le fameux Checksum du groupe Equinox, qui avait réalisé le premier éditeur de soundtrack sur Atari ST), on essayait de
faire sortir un son de la bête. Les deux lignes de la doc ne nous étaient d'aucune utilité, et personne chez Atari France ne pouvait nous renseigner.
Fort heureusement, nous avions récupéré un courrier avec des tas de n° de fax chez Atari Corp, aux USA. Nous avons fait un courrier intitulé "poor Jaguar developers in dire straits" et nous demandions de l'aide pour sortir un bip de la machine, nous l'avons ensuite faxé à tous les n° qu'on pouvait trouver. Quelques heures plus tard, un certain Leonard Tramiel nous a répondu en nous donnant le renseignement (qu'il avait du obtenir aupres de quelqu'un d'autre, car le même Léonard nous a promis une doc complete sur le son pour la Jaguar, doc qu'il était en train de réaliser, je l'attends toujours...).
La galère a ainsi continué quelques mois jusqu'à ce que Atari, enfin conscient (que leur arrivait-il ?) qu'ils ne s'en sortiraient pas avec le kit de développement, ont confié à Brainstorm le soin de le completer. De le refaire en fait. J'avoue que Brainstorm a fait du beau boulot à partir de ce moment là. Ils ont jeté les merdes de chez Atari et ont passé le kit de développement sur PC. Refait un véritable assembleur multi processeur avec des tas de directives de compilation, un vrai debugger qui fonctionnait (même si ce n'était pas facile de débugger les cpu RISC vu qu'on ne pouvait pas mettre de point d'arret sur ces cpu, j'avais donc du faire une bidouille, en fait une macro qui bouclait en 68000 et qui scannait une adresse mémoire, et quand je voulait mettre un point d'arret sur le GPU ou le DSP, une autre macro mettait une valeur a cette adresse, la lecture de cette adresse par le 68000 déclanchait alors un illegal, ce qui stoppait tout le bazar... simple non ?), ils ont même adapté GCC pour qu'il sorte du code GPU (ce qui était quand meme balaise vu qu'il fallait penser en parallele quand on programmait cet engin : il décodait et executait deux instructions en meme temps, si bien qu'on pouvait tres bien avoir ce type de code :
JP toto
MOVE r1,r10
et le move était executé, je vous laisse penser à ce que ce genre de code donne :
MOVE r1,r2
MOVE r2,r3
rien ne dit que r3 va contenir r1 (en fait, il y a peu de chance que r3 contienne r1), ca dépendra de où il en est dans son décodage quand il executera l'autre ligne. Si bien qu'en gros, il fallait quasiment entrelacer deux programmes en un si on ne voulait pas perdre en performance en faisant, comme beaucoup faisaient :
MOVE r1,r2
NOP
MOVE r2,r3
NOP
Question de philosophie... Mais c'est sur qu'au début on se demande pourquoi ça marche pas

Malgré le boulot de Brainstorm, il était trop tard, ils faisaient un boulot qui aurait du être fait bien avant, avant de distribuer quoi que ce soit, car quand Brainstorm a repris le bébé en main, beaucoup de monde avait reçu le kit Jaguar, et beaucoup de monde l'a rapidement rangé dans un placard en se disant "mais qu'est ce que c'est que cette merde ??", c'est ainsi que des grosses boites de jeux video n'ont pas voulu perdre de temps avec cette machine, les seuls acharnés étaient souvent des petits studios de développement, se disant, à tort, qu'ils avaient le marché pour eux et qu'ils allaient pouvoir se faire une place au soleil avec cette machine...
Erreur....
Trop tard, Atari n'a pas compris qu'on ne réalise pas un kit de développement PENDANT le développement de jeux sur la machine. Brainstorm sortait une nouvelle version des compilateurs presque tous les jours pour corriger des bugs... Il m'est arrivé de rester bloqué sur un bug qui en fait était un probleme de compilation, le compilateur generait une merde, allez trouver ça... A la fin, on ne savait plus : est ce que c'était de notre faute ? un bug du compilateur ? un bug des CPU (car il y en avait : sauts en RAM centrale aléatoires, certaines instructions buggées, impossibilité d'executer du code en RAM centrale, etc...) ? Stressant... On ne s'étonnera pas que beaucoup aient baissé les bras.
Tout ça n'est cependant que rigolade, car un jour Atari s'est rendu compte qu'il y avait de la concurrence sur le marché des consoles. C'est sur, ils n'allaient pas gagner la partie si des rigolos comme Sega et Sony continuaient de vendre leurs machines, il fallait faire quelque chose ! Et là, on voit que chez Atari, il y a des stratèges en marketing et en affaire.
La réponse d'Atari a été nette : 1) stopper le développement de jeux 2D, 2) mettre la pression sur les jeux 3D 3) Ajouter un CDROM a l'engin 4) Lancer la Jaguar II. 4 décisions, 4 erreurs : Atari a ainsi stoppé le développement de jeux 2D comme le shoot'em up que réalisait Shen, je l'avait vu, j'y avait joué, il était extraordinairement bien fait et surpassait bien de ce qui se faisait à l'époque... Elle a mis la pression pour réaliser des jeux 3D plus ou moins merdiques comme Fight For Life, car, dixit un des gars d'Atari Corp "il faut qu'on fasse de la 3D pour concurrencer la playstation", or la Jaguar était une super machine pour la 2D, elle éclatait la neo geo, elle aurait pu avoir sa carriere, au lieu d'essayer de faire de la 3d avec son pauvre blitter, qu'espéraient-ils vraiment ? le gamin qui voit d'un coté fight for life et de l'autre cote Toshinden, vous croyez qu'il va demander au pere noel une Jaguar... L'adjonction du CD a été une vaste plaisanterie, j'y reviens juste apres, quant à la Jag II, sans argent pour la développer, c'était courir à l'échec.
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Rodolphe:
Je précise, c'est la boite monté par les gars de BURN OUT que VX a signé
avec la CORP ! 1 MF dont 50% pour chacun...(VX et SHEN), comme quoi on pouvait gagner des sous avec la jag

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Thierry:
Le CD Jaguar a été la plus grandiose des idées. Atari n'avait déjà plus un radis quand ils ont pris cette décision, on s'en est vite rendu compte. Le Jaguar CD était un cd audio relié au bus de la jaguar point final. Ils se ventaient de mettre 700 Mo ou plus je ne sais plus sur leur disque, et pour
cause, il n'était pas au format ISO9660 mais c'était un bete CD audio. Le kit de développement JagCD était le summum de l'aboutissement, je pensais avoir tout vu avec leur précédent SDK, c'était mesestimer leurs capacités.
Je m'occupais à l'époque de la conversion d'un jeu PC sur Jaguar, Commander Blood, la suite de l'arche du capitaine Blood, le fameux jeu sur ST. Quand j'ai vu le SDK du JagCD, je me suis dit qu'il n'allait pas y avoir beaucoup de jeux qui sortiraient sur cette plate forme ! Il fallait pour développer sur Jaguar CD : un PC, une jaguar, une alpine board, un macintosh, un disque dur scsi externe et un falcon (tiens ? pas de raton laveur), une fois tout ce bazar sur son bureau, on a l'impression d'etre au commande d'un airbus.
La Jaguar était rebricolée, un cable s'en échappait. Alors de mémoire, ce cable allait dans le port cartouche du falcon qui était relié au disque externe scsi. Un autre cable sortait du boitier scsi et allait sur le pc sur lequel un cable parallele etait branché et retournait sur l'alpine board branchée sur la jaguar. aaaaahhh ! Le macintosh servait a générer les séquences cinepak.
Pour impressionner la foule, il fallait des démos qui petent sur Jaguar CD, on avait donc un cd avec un extrait de la guerre des étoiles en cinepak.
Bien, inutile mais bien. Cinepak était un codec video développé par une boite externe. Il tournait notemment sur Saturn et PC, Atari avait acheté une licence super chere pour la Jag. Bonne idée, sauf que la librairie cinepak bouffait pres de 800 Ko en mémoire et mobilisait a 100% le DSP (et toute la bande passante accessoirement). Quand on a que 2 Mo de RAM, on fait un essai, et on oublie bien vite cette plaisanterie pour faire soi meme son propre codec video, ce qu'on avait fait pour Commander Blood. Encore raté Atari

Le Falcon servait donc d'"emulateur de cdrom" pour la jaguar, il va sans dire que ca ne fonctionnait qu'avec un type bien précis de disque dur scsi qui, bien évidemment, est tombé en panne rapidement. Bien entendu, le modele n'était pas vendu en France, qu'a cela ne tienne, il a fallu attendre deux semaines qu'Atari Corp en renvoie un.
La documentation était pléthorique, comme d'habitude, 5 pages (qui ont été complétées plus tard) et roulez jeunesse !
Il faut dire qu'on avait pas besoin de beaucoup de documentation vu qu'en fait l'API (un bien grand mot) CDROM était constitué de deux ou trois fonction : aller a une piste, se positionner sur le disque et lire. Ah les gars, ca change d'une gestion de fichier ! ca calme.
On voyait bien là le bricolage, c'était purement et simplement un cd audio ni plus ni moins avec un port io pour lire les octets renvoyées par la tete de lecture. Hop terminé.
Je devais convertir un jeu constitué d'environ 400 fichiers, il était hors de question de réecrire le jeu pour l'adapter aux caracteristiques ou aux absences de caracteristiques de la Jaguar (d'autant plus que le jeu était un pavé de 200 pages en assembleur 386). J'ai donc demandé au responsable du développement Jaguar chez Atari Corp, Normen Kowalevski, un garçon bien sympathique, a qui ont avait refilé un beau baton merdeux, (et qui, pour la petite histoire, finira chez Sony

faisait pour gérer des fichiers sur la Jag CD. Messieurs, dames qui développez, accrochez vous :
1) Savoir ou se trouve en heure : minutes : secondes le fichier sur le cd
2) positionner la tete dessus
3) lire le nombre d'octets voulus
Simple ? euh non, si on suit ce raisonnement, ça marche pas, la tête du lecteur est imprecise, on rate a coup sur le début et la fin du fichier.
Mince, solution ?
1) encadrer son fichier d'une pattern tres identifiable
2) se positionner "un peu" avant la position voulue
3) lire un peu plus que prévu
4) rechercher dans le buffer lu le debut et la fin de son fichier au milieu du garbage
Wow ! cool ! mais euh ca marche toujours pas ? non ? si, ah excusez nous, on a oublié de mettre un systeme de crc hardware pour la lecture, en fait il y
en a un, mais ça marche pas toujours. Mince. Solution ?
1) Faire un checksum de son fichier
2) Ajouter le checksum en fin
3) Tant que checksum pas bon, recommencer l'opération décrite précedemment.
Ah si il y a une erreur dans la lecture du checksum ? oh la, vous en
demandez beaucoup...
On a ainsi rigolé un certain temps avec nos hh:mm:ss en priant le ciel qu'on ait pas a mettre un fichier plus gros que prévu qui décalerait tout et qui nous obligerait a recalculer toute la table, évidemment ça s'est produit, une fois, deux fois, trois fois, et on a décidé qu'il y en avait marre. On a donc commencé à écrire un mini OS pour la Jaguar : une API pour le son, une pour les interruptions, le cpu objet, et surtout, un systeme de fichiers avec FAT et tout le toutim. En fait, on faisait le boulot qu'Atari aurait du faire depuis longtemps...
On se disait qu'Atari apprécierait le boulot, d'autant plus qu'on pensait mettre cette API a disposition de tous les développeurs. Que croyez vous qu'Atari a répondu ?? On s'est fait engueulé par Atari Corp !!! Véridique, ils nous on dit en substance que ce n'était pas notre boulot de faire ça (qui alors ?) et qu'à cause de notre perte de temps sur quelque chose qui n'était pas indispensable (voire du luxe), Commander Blood aurait du retard, et c'était inadmissible. Ca l'a été effectivement, car Atari a mis la clef sous la porte et stoppé la Jaguar avant que CB soit sorti !
Allez une derniere anecdote avant de finir, Atari organisait de temps a autre des réunions internationales pour les developpeurs Jaguar. Je m'étais rendu à l'une d'entre elles (avec entre autre Rodolphe) à Londres. Là, les developpeurs, assis dans une salle de réunion, posaient des questions aux
responsables du dev venant des USA. Un gars pose une question pointue sur le blitter. Silence, concertation, un des gars de chez Atari prend la parole et commence une explication embrouillée, bafouille, même moi, qui était loin de maitriser le blitter de la Jag, je me rendais compte qu'il racontait des conneries. Au milieu d'une phrase, il s'arrette, et cherche.
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Rodolphe:
OUI ! le gars était Bill Rebok (je suis pas sur de l'orthographe),
responsable ATARI USA et développeurs US je croix..
Un des pontes de la corp...
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Thierry:
A ce moment là, Jeff Minter (l'auteur de Tempest, vétu de son inséparable pull a tête de lama) se leve, va sur l'estrade et "pousse" gentiment le gars de chez Atari et recommence l'explication, claire et répond à la question posée. Chez Atari, on avait l'air con quand Minter a été applaudi à la fin de son explication... Ca donne un peu une idée de leur compétence...
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Rodolphe:
Oui, on était une 100aine dans la salle et il y avait pas mal de nouveaux qui venaient de signer sur la jag (allemands et anglais), suite à un salon les jours précédents à Londres (lequel ? c'était en Avril).
Sur la 100aine, on était les seuls français avec 2 gars de Ubi soft qui étaient paumés au niveau jag... On a bouffé avec eux à table (bouffe pas terrible et on avait encore faim) : hôtel 5 étoiles genre 3 conneries dans l'assiette, ça ne nourrit pas ça ! au bord de la piscine interne avec toi ouvrant...ahah atari savait en foutre plein les yeux (le coup de star wars sur CD en cinepak est du même genre !).
Je me souviens que Jeff a été acclamé quand il s'est levé pour aller prendre le micro, une vrai star ce mec !! C'était impressionant !! Vraiment !
Au premier rang, il y avait les gars de Alien Vs Predator aussi...
Le lecteur CD jag était plugué sans son habillage plastique, sur la jag...
Je précise que c'était une réunion confidentielle, mais tout était confidentiel chez atari, surtout les infos, comme si on était des journalistes dans une société secrête..
Quand j'y pense, ils ont eu du bol de réussir avec le ST. De nos jours des
rigolos comme ça n'ont aucune chance... Ce qui est drôle c'est le parallèle à faire entre la Corp et tous ces revendeurs pourris qu'on a eu en France qui ne valaient pas mieux : des rigolos aussi !
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Voila