LE CROCO
De plus, afin de "tenir les rennes" de son marché, Amstrad a décidé de garder secret le fonctionnement de certains circuits. Pour développer, les éditeurs doivent donc passer obligatoirement par Amstrad, pour obtenir les spécifications techniques de ces circuits. Pour en savoir plus, nous sommes allés faire un tour chez Loriciel afin de connaître leurs méthodes de développement. Amstrad leur a communiqué une séquence de nombres à envoyer à une adresse de la mémoire pour accéder aux nouvelles possibilités. Mais cela ne suffit pas, et pour arriver à programmer un 8 bits qui ne peut gérer la mémoire que par banques de 64 Ko (les cartouches peuvent contenir jusqu'à 2 Mo), il faut faire appel à un système externe plus performant. C'est pourquoi le Z80 est piloté à partir d'un PC sur lequel tout est programmé sans autres limites que les capacités du Z80. La transparence est totale, mieux qu'un assembleur sur la machine, cela permet de bloquer n'importe quand le microprocesseur, et de voir à tout moment ce qui se passe dedans, dans la Rom ou dans tout autre endroit de la machine. C'est sans limite, le contrôle est absolu. Imaginez donc l'efficacité de cet outil en cas de plantage, on peut tout revoir, tout récupérer. C'est le plus puissant des débuggeurs. La machine-convertisseur qui se charge de l'émulation est fabriquée par America Automation en Amérique. Et c'est elle qui assure le contrôle du microprocesseur, le PC n'étant qu'un outil de visualisation et de stockage de données. Dans ce cas précis, la machineconvertisseur ne sert que pour le contrôle d'un Z80, mais elle pourrait aussi bien commander un 6502 ou un 68000 avec leurs coprocesseurs dédiés. II suffirait de changer le logiciel qui tourne sur PC et la sonde, la carte électronique qui assure la compatibilité et la liaison avec le Z80 et qui se trouve entre l'Amstrad et la machine-convertisseur. Une fois le code achevé, il ne reste plus qu'à le transférer sur Eprom gràce à un programmateur (brûleur) d'Eprom relié au PC.
Tout ça n'était que la partie programme. Les graphismes sont par contre développés sur ST sous Degas directement dans la résolution de l'Amstrad utilisée (160x200, par exemple) et avec les couleurs employées. Cela rend plus simple la visualisation et permet de mieux peaufiner les animations.
Degas est un outil bien plus souple et puissant que tous les logiciels de dessin qui puissent exister sur CPC, il permet de travailler dans tous les modes graphiques sans manipulation difficile. II est impensable de travailler directement sur des machines aussi limitées que l'Amstrad sans passer par des machines plus performantes, qui ont donc des outils qui le sont aussi.
extrait de Joystick N°11 - Novembre 1990
Carl
